Les dirigeants de l‘Union européenne se sont réunis jeudi à Bruxelles pour tenter de trouver une réponse commune à l’explosion du prix du gaz et à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine.Certains spécialistes pensent que la bonne solution pour faire baisser le prix du gaz, c’est de rentrer dans des contrats à long terme.
Par exemple, la Chine vient de signer avec le Qatar un contrat qui porte sur 27 ans, alors qu’en Europe, pour l’instant, on ne s’engage pas sur des contrats qui ne vont pas au-delà de 15 ans. Cette stratégie s’explique par l’orientation actuelle du Parlement européen, notamment des Allemands, des Belges et des Néerlandais, qui sont en majorité tournés vers la fin des énergies fossiles et la transition énergétique. Une position qui intéresse beaucoup moins les producteurs, comme le Qatar et l’Australie, compte tenu de l’importance des investissements, à savoir du coût que représente, par exemple, un train de liquéfaction de gaz naturel.
Depuis fin février et la guerre en Ukraine, les prix du gaz en Europe ont atteint en moyenne 2,5 fois leur niveau de 2021 en termes ajustés de l’inflation, continue la BERD. Or, le gaz représente l’essentiel de la production de chaleur de l’Europe centrale et orientale, où l’État-providence est moins fort qu’à l’ouest. Les foyers les plus pauvres consomment généralement plus d’énergie que les foyers riches, ils sont donc les plus touchés par l’inflation.
La crise énergétique a d’ailleurs eu raison du front uni que les pays européens se sont efforcés d’afficher depuis le début de la guerre en Ukraine. Si tous les gouvernements ont adopté des mesures budgétaires pour protéger les ménages et les entreprises de la hausse des prix de l’énergie (plus de 670 milliards d’euros depuis septembre 2021), certaines réponses ont créé un malaise parmi les Vingt-sept. L’Allemagne, très dépendante du gaz russe, a notamment été accusée de faire cavalier seul, multipliant les partenariats avec d’autres fournisseurs à prix fort, fragilisant au passage d’autres membres de l’UE plus fragiles.
De toute évidence, la crise énergétique constitue un défi majeur qu’aucun pays européen ne pourra relever à lui seul. Les mesures d’urgence comme le plafonnement du prix du gaz risquent d’aggraver la situation, surtout si elles sont mises en œuvre dans le cadre d’une multitude de politiques nationales non coordonnées. L’Union européenne doit conclure un grand pacte qui repose sur son dynamisme en tant que bloc économique et définit l’orientation de la politique énergétique à l’échelle de l’UE. Les choix opérés aujourd’hui pour composer avec une offre restreinte déterminent l’avenir du système énergétique européen. Grâce à une intégration plus profonde et à des investissements plus rapides, l’Europe pourra surmonter cette crise, mais aussi accélérer la transition vers des énergies plus propres, renouvelables et plus accessibles.
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