Qu’attendre de l’OPEP?
La dépendance de l’Europe au gaz Russe a conduit à concentrer son attention sur celui-ci au détriment du pétrole. Cette attention se justifie par la crainte de ne pas pouvoir recevoir le gaz pour finir l’hiver. Mais de l’autre côté on assiste à une flambée du baril du pétrole, il frôle les 150$. Un impact direct sur l’économie.
Comment l’Opep peut agir?
L’opep est une alliance née en 2017, pour contrer la chute du baril intervenue en 2014, sous la pression d’une montée de la production américaine. Malgré quelques secousses au début de la pandémie en 2020 (où le prix s’est effondré), cette alliance a tenu sur la durée, et pilote en 2021 une remontée prudente de la production de pétrole, à « petits pas », dans un contexte à la fois de rebond de la demande et d’incertitude macroéconomique due à la pandémie du covid-19.
L’Opep pourrait agir en modulant sa production de pétrole. Il faudrait une augmentation de barils pour combler la demande. Depuis 2021 le début de la crise covid, la maison blanche appelle les membres de l’Otan à ouvrir le robinet pour augmenter le nombre de barils. Un effort fut fait mais pas suffisamment. En mars un accroissement de la production à 400 000 barils par jour pour une production mondiale de 100 millions. Ce sont des petits pas en avant. Les Etats-Unis s’efforcent de mettre la pression sur l’Arabie Saoudite et les Emirats pour augmenter encore plus la production, derrières cela il y a également des objectifs électoraux pour les Etats-Unis.
La guerre en Ukraine entraîne une instabilité et une incertitude. Les prix flambent et il est difficile d’intervenir. Il faut savoir que les relations de l’Arabie Saoudite avec la Russie ne sont pas aussi anciennes que celles avec les Etats-Unis. De plus, certains pays ont déjà atteint leurs quota de productions tel que l’Angola et le Nigéria.
Les tensions géopolitiques impliquent des métamorphoses de la production et de l’exportation du pétrole.
Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont une coalition militaire et sont pris par un conflit qui les oppose au Yémen. Mais le conflit qui inquiète le plus est celui de la Russie avec l’Ukraine.
Le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Barkindo, a déclaré récemment lors d’une conférence internationale aux États-Unis, qu’il serait difficile de compenser une partie des 7 à 8 millions de barils de la Russie exportés quotidiennement. Et qu’il faudrait « être un magicien » pour continuer à maintenir ce volume de production du côté de la Russie, à un tel niveau de sanctions. M. Barkindo a également plaidé pour ne « pas politiser l’énergie ».
Il est difficile de ne pas politiser la question, car quelque soit les décisions prises il y aura une portée politique en faveur d’un des pays.
Tant que la situation reste tendue, les prix ne peuvent que continuer à augmenter.
L’Europe dans tout ça doit faire face à des discussions et négociations triangulaire entre la Russie, l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis. L’Europe est plus spectateur et elle n’a pas de grandes marges de manœuvre. Elle doit en tenir compte pour l’avenir et sa sécurité.
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